Résumé :
|
Analyse de l'évolution des mentalités depuis l'Ancien Régime ayant abouti à l'idée qu'un enfant ne peut jamais consentir librement à un acte sexuel avec un adulte : le souhait du législateur français d'interdire les relations sexuelles entre un adulte et un mineur de moins de 15 ans ; l'analyse d'une sociologue sur ce principe de "non-consentement statutaire" ; la représentation du viol sous l'Ancien Régime, l'opprobre social pesant sur l'agresseur et la victime ; le classement du viol comme un crime et l'émergence du principe de la libre disposition de soi à la Révolution française ; les dispositions du code Napoléon exigeant des violences physiques pour qualifier le viol, les nombreux acquittements en résultant ; le changement de paradigme intervenu en 1832 avec la définition d'un âge légal de non-consentement ; les préjugés sur la duplicité et l'immoralité de l'enfant, la défiance des magistrats, médecins experts et psychiatres à l'égard de sa parole ; l'affirmation du psychiatre Auguste-Ambroise Tardieu selon laquelle une agression sexuelle entraîne des troubles psychiques ; le changement de regard sur l'enfant à partir de la fin du 19e siècle, les mesures politiques prises pour le protéger ; la prise de parole de victimes et la prise de conscience du traumatisme provoqué par le viol et les actes pédophiles à partir de la 2e moitié du 20e siècle ; l'analyse du consentement à travers le prisme de l'emprise ; le livre "Le Consentement" de Vanessa Springora. Point sur les 3 grandes révolutions qui ont bouleversé les frontières du permis et de l'interdit régissant la sexualité, selon la sociologue Irène Théry.
|